Mâter au treuil
L’idée au départ était d’utiliser le treuil de la remorque pour hisser le mât, seul, avec le minimum d’efforts (évidemment, à deux, c’est complètement plus facile) et sans modifier le mât actuel.
La recette s’est avérée excellente d’un côté mais assez compliquée par ailleurs : l’énergie économisée au hissage est largement compensée, par la fabrication, la mise en place, le réglage des ingrédients nécessaires.
Les problèmes à résoudre
- maintenir le pied de de mât en place, au dessus de son logement, l’empêcher de glisser vers le haut,
- empêcher le mât de glisser vers l’avant,
- maintenir le mât dans l’axe du bateau, sans qu’il parte sur le côté pendant la remontée
Le treuil
La première condition pour utiliser ce système est d’avoir un treuil de remorque sans câble métallique, et sans sangle, donc un treuil équipé d’un câble en cordage genre dyneema.
Cette première condition élimine donc d’emblée les utilisateurs qui ne veulent pas changer leur système de treuillage qui leur convient bien.
Pourquoi ce type de treuil ?
-un câble métallique détendu est bien trop raide pour être placé commodément dans des poulies de renvoi (il reste obstinément enroulé), il est souvent trop court (il faut un peu plus que la longueur du bateau)
– les sangles larges, telles que celles qui sont vendues dans les treuils, sont aussi trop courtes. Elles supposent d’utiliser des poulies de renvoi larges pas faciles à trouver. Et leurs supports deviennent plus compliqués à fabriquer, alors qu’avec une poulie étroite c’est facile de faire une « encoche » pour la placer en bout de support.
Les ingrédients :
Pour effectuer cette recette de cuisine vous avez besoin des ingrédients suivants :
- d’un treuil sur la remorque avec un câble en dyneema de + – 6 mètres,
- d’un support avec un rouleau sur l’arrière du bateau,
- d’une cale pour retenir le pied de mât vers l’avant et vers le haut,
- d’un mâtereau avec une poulie (une sorte de « chèvre »),
- d’un support sur le balcon avant avec une poulie
Le support à rouleau à l’arrière du bateau


Il permet de soulever le mât pour avoir un bon angle de tire dès le départ de la remontée (le mât n’est plus tout à fait horizontal).
Le rouleau diabolo au sommet permet de faire rouler facilement le mât vers l’arrière pour venir mettre le pied du mât à sa place, maintenu par une cale (ou bien attaché)
Ce rouleau est un rouleau de remorque en diabolo que j’avais en plus .
Les ferrures du support s’enfilent sur les ferrures du gouvernail. La ferrure du bas est un très gros piton à œil, celle du haut est un gond de fenêtre ajusté au bon diamètre.
Tel qu’il est ce support est un peu trop gros et trop lourd, mais comme les marins disaient dans le temps : « à la mer, trop fort n’a jamais manqué »
Il faut un système pour empêcher le mât de repartir ver l’avant quand on va commencer le hissage.
Un collègue préfère attacher le mât avec des garcettes prises sur les mains courantes du toit.
La cale que j’ai fabriquée est bricolée avec des chutes de bois et des taquets inutilisés.
Elle a deux fonctions :
- maintenir le pied du mât juste au dessus de son emplacement à la verticale
- empêcher le mât d’aller vers l’avant (la cale est maintenue par deux garcettes qui la retiennent vers l’arrière) quand il va commencer à monter
- empêcher le mât de se soulever au début de sa bascule
Le renvoi de poulie avant
Ce support, fixé au balcon avant, permet le renvoi du câble à partir du treuil.
La poulie utilisée est une poulie à crochet démontée qu’on trouve dans n’importe quel magasin de bricolage à pas cher.
La « chèvre »
Un simple tasseau en bois, encoché à une extrémité pour y mettre une poulie de renvoi (la même que celle sur le balcon), percé pour y attacher 4 bouts de retenue : deux vers l’avant liés au balcon, deux vers l’arrière pris quelque part sur le plat bord .
C’est l’étape préparatoire la plus compliquée et la plus longue : il faut régler et attacher les 4 bouts bien tendus, pour que la « chèvre » soit bien dans l’axe, légèrement penchée vers l’avant (comme ça le mât peut arriver jusqu’à la verticale)
Le montage en place:
Le câble part du treuil, passe dans la poulie sur le support du balcon avant, passe ensuite dans la poulie de la « chèvre » pour venir se fixer sur la drisse de foc remontée jusqu’à sa poulie.
A un moment de la remontée, le câble va être tendu en ligne droite entre le mât et le balcon avant. La « chèvre » n’est plus utile à ce moment.
Le câble alors bien tendu aide à la mise en place de l’étai avant, qu’on a quelquefois des difficultés à venir accrocher.
L’accrochage du câble sur la drisse de foc remontée à fond, permet ensuite, quand le mât est accroché à la verticale de récupérer le câble en relâchant la drisse du foc.
Bilan :
Ce système ne demande que très peu d’efforts physiques importants pour hisser le mât, par contre, il est assez complexe dans sa mise en œuvre :
- fabrication des accessoires
- installation sur le bateau (demande pas mal d’allées venues)
- réglages en place de la « chèvre »
- démontage à la fin de l’opération.
Moralité : Ce système a été conçu et mis en place en ne voulant pas changer quoi que soit sur le mât, en attendant un autre système, plus pratique. Autres solutions à envisager : les jumelles (à fabriquer), le pied de mât à bascule.
Le pied de mât Selden pourrait convenir, mais il doit être adapté son diamètre est inférieur au diamètre intérieur de mon mât (45mm au lieu de 62 mm si me souviens bien quand je l’ai eu entre les mains)
Les jumelles à fabriquer demandent à respecter plusieurs critères :
– le mât ne doit pas uniquement s’appuyer verticalement sur l’axe de rotation, il doit pouvoir reposer sur son pied (trous ovalisés sur les jumelles fabriquées par un copain)
– avec le mien, les joues latérales des jumelles empêcheraient de garder les taquets des drisses au même endroit, ils doivent être remontés, et risquent d’être moins facilement accessibles
Dans les deux solutions, il faut veiller à garder la position du mât en hauteur la plus proche possible de l’actuelle, sauf à reprendre tout le haubanage ….
Quand on lit ce qu’on peut trouver à ce sujet, on découvre qu’il y a mille manières de résoudre ce mâtage-démâtage, mille manières qui dépendent beaucoup de la taille du bateau, donc du mât, mais aussi des ressources et des possibilités de bricolage de chacun. Pour le Menhir, une bonne solution devrait être facile à faire.
Le plus facile pour mâter et démâter est sans doute d’utiliser une grue de mâtage comme au Lac du Der, par exemple n’est-ce-pas … ? Mais quand on veut changer de bassin de navigation …?
A suivre ….