Remise en route d’un moteur hors bord
J’ai la chance de faire partie d’une association voile aviron basée à La Rochelle.
Chaque année, en cette fin d’hiver et en préparation des premières navigations de printemps, parmi les activités proposées aux adhérents, il y a un atelier « moteurs et remorques » .
Quand on est tout seul, c’est bien rare qu’on puisse avoir l’ensemble de l’outillage qui s’est avéré utile pendant cette séance : qui possède dans ses outils un compresseur (pour purger des tuyaux) ou une pompe à graisse ? D’où l’intérêt d’un groupe, d’une association.


Le Menhir étant un bateau qui demande une faible puissance, il n’est pas question ici d’évoquer l’entretien de « monstres » de plus de 10 CV.
Pour un moteur hors bord qu’on ne connait pas et qui certainement n’a pas tourné depuis longtemps, une vérification complète s’impose, à commencer par le circuit de carburant.
Moteur 2 temps
Pour un hors bord 2 temps, si on a utilisé un mélange essence huile, il n’est pas rare qu’une partie de l’essence se soit évaporée et que le mélange ne soit plus tout à fait dans les bonnes proportions. Il vaut mieux aussi vidanger complètement le circuit, démonter et vérifier le premier filtre. En général c’est une première cause d’un moteur qui a du mal à démarrer.
Il y a d’ailleurs une solution excellente pour un moteur 2 temps si on veut éviter ce genre de souci, c’est d’utiliser un carburant spécial 2 temps (carburant pour motoculteurs, moins cher qu’un produit marin).
Le moteur restera propre et aura moins de difficultés à démarrer, même après une longue période d’arrêt, et il n’y a même pas besoin de vidanger le circuit, ce carburant ne dépose pas de « gomme ».
Moteur 4 temps
Après l’hiver, s’il restait du carburant dans le circuit, l’essence, en s’évaporant, a peut-être eu tendance à produire une « gomme », un résidu qui risque d’encombrer voire même de boucher le circuit du carburant.
En fin de saison de navigation, la précaution est donc d’ajouter un produit stabilisant au carburant et ensuite de vidanger complètement le circuit, y compris le carburateur en faisant tourner le moteur. Au redémarrage de printemps, le circuit devrait être propre.
Par contre à cause de cette vidange, le circuit d’essence sera désamorcé. Quelques coups de poire sur le tuyau d’arrivée depuis la nourrice devraient réalimenter le carburateur..
Pour les deux types de moteurs, une vérification de l’état de la bougie s’impose évidemment. Tout les mécanos savent que c’est une galère pour trouver la bonne bougie de rechange, il y en a tellement de sortes ! Demander à avoir la documentation à l’achat d’un moteur d’occasion … Encore faut-il avoir la bonne clé à bougie …


Sur un moteur dont l’embase n’a pas été visitée depuis longtemps, il faut vérifier la présence de « mayonnaise » dans l’embase, signe qu’une infiltration d’eau a pu se faire par l’arbre d’hélice. SI tel est le cas, ou bien si le niveau d’huile est trop bas on n’échappera pas à la vidange complète de l’embase. (Il paraît que l’huile de pont pour les voitures (type SAE 90) remplace très bien l’huile spéciale embase d’un magasin marine). Et si l’affaire est grave, alors le démontage de l’embase sera nécessaire, mais là, on déborde de l’entretien normal, parce que le remontage d’une embase, il paraît que ça peut devenir une séance de production massive de jurons.
De la même façon, changer la turbine de refroidissement demande le dépôt de l’hélice, donc un peu d’équipement. Et si on veut terminer ce tour d’horizon des vérifications et des renouvellements, il est bon de voir dans quel état est l’anode anti-corrosion. (remarques de David L.)
Pour changer une turbine (en anglais impeller) j’ai trouvé une vidéo qui me parait assez démonstrative à https://www.youtube.com/watch?v=IHD8VdIj8TI
Au bout du compte, après les vérifications et les éventuelles changements, un petit bain dans une poubelle remplie d’eau pour un essai en marche permet de vérifier le bon fonctionnement du circuit de refroidissement donc de la turbine. Inutile pour un moteur à refroidissement à air, bien entendu.
A la fin, quand le moteur « pète » à chaque fois au premier coup de « ficelle », on peut alors envisager plus sereinement un retour d’une île lointaine un jour de pétole complète !
Il faut voir le sourire du copain mécano (et du propriétaire du moteur …)
Merci David pour les photos, Merci Alain pour ton bénévolat de mécano.
Le site de l’association VAP